À propos du 11 septembre

À propos du 11 septembre




11 septembre : une histoire sans historiens

11 septembre : une histoire sans historiens




La communauté intellectuelle française a gardé et garde encore dans son ensemble un silence religieux sur un événement qui a servi de prétexte aux États-Unis pour envahir et occuper deux pays qui ne lui ont rien fait. Est-ce un silence de rigueur ou un silence complice ?

L'histoire se déroule au présent sans qu'aucun historien ne daigne s'y intéresser. Dans ce silence éloquent et insupportable, il y a bien deux voix dissidentes [1] qui ont osé exprimer leurs réserves dont celle d'Annie Lacroix-Riz déjà sur le scellette pour avoir publié des thèses qui vont à l'encontre du consensus honteux.

À part les trois tours du WTC (les deux Tours jumelles et la tour n° 7 qui s'est écroulée dans l'après midi du 11 septembre sans être touchée par aucun avion et qui a été écartée par la Commission d'enquête), et le Pentagone, le 11 septembre a fait encore exploser le clivage des partis politiques : la division gauche-droite est devenue inopérante face à l'événement. La Gauche, y compris l'extrême-gauche, et la Droite se retrouvent dans le même camps anti- "conspirationnistes". Ceux qui militent pour une nouvelle enquête internationale et indépendante ne sont ni de gauche ni de droite, mais dans la plupart des cas des individus libres et dont certains ont des affinités avec le gaullisme, ce qui permet aux anti-"conspirationnistes" de taxer leurs adversaires d'anti-américanisme primaire, accusation qui relève simplement de la diffamation gratuite. Si le mouvement pour la vérité prend de l'ampleur d'année en année c'est simpslement parce que les gens sont lassés par des pratiques partisanes, des organisations politiques qui n'ont pas apporté de réponses crédibles aux vrais problèmes de notre temps. Alors que la mondialisation détruit toutes les frontières au profit des puissants pour ne pas dire du Capital, les partis politiques se contentent encore de leurs pratiques surannées et partisanes sans rapport avec le défi. C'est face à ce déficit dans les réponses à apporter aux nouveaux problèmes mêlant économie, finance, politique, strétégie, écologie etc., que des mouvements citoyens se sont mis à travailler en dehors des cercles partisanes classiques. Pour ne citer qu'un exemple : quand l'OMS a lancé en 2009 la fausse l'alerte de l'épidémie de la grippe porcine, aucun journal des partis politiques traditionnels ne s'est donné la peine d'enquêter sur cette affaire s'ils n'ont pas apporté leur voix à ceux qui voulaient fairer vacciner tout monde au profit des fabricants de vaccins, alors que de fortes présomptions d'escroquerie criminelle ont été signalées sur des sites d'internet par des voix indépendantes. Cette affaire relève de la santé publique du monde entier, c'est-à-dire quelque chose de très très grave, et pourtant aucune organisation traditionnelle (partis politiques, syndicats, etc.) ne l'a jugée digne de leur attention. D'où des contre-alertes, des enquêtes et des campagnes d'informations mises en place pour relayer le déficit en termes d'informations et de réponses adéquates au problème.

Le mouvement pour la vérité sur le 11 septembre relève de cette logique de responsabilité civique et démocratique. Et cela déplait car ces mouvements échappent au contrôle des partis classiques.

Le 11 septembre est donc livré au public par des parleurs propagandistes de la guerre de civilisations : une histoire sans historiens. Pourquoi les historiens détournent-ils leur regard de cet événement ? Est-ce parce qu'ils ont su la vérité ? Et dans ce cas pourquoi n'ont-ils pas parlé pour alerter les autres en leur faisant profiter de leurs connaissances ? Sont-ils trop débordés par leurs occupations dans les tours d'ivoire ? Dans ce cas, peut-on encore faire confiance à ceux qui se coupent de la réalité vivante pour se réfugier dans le passé anonyme sans véritable enjeu dans la plupart des cas ? S'ils n'ont pas le temps de faire des recherches puis d'écrire sur tel sujet, ce qui prend certes, beaucoup de temps, ils pourraient au moins lire ce qui s'écrit sur ce sujet, estime le commun des mortels. On ignore s'ils ont lu quelque chose. Les six titres sur le 11 septembre sortis depuis 2006, grâce à un petit éditeur courageux [2], qui va à l'encontre des mentalités ambiantes de soumission, n'ont trouvé aucun écho ni dans la presse, ni dans les magazines d'histoire, ni dans les revues spécialisées servant par ailleurs de tremplin pour la promotion personnelle, bref le silence est religieux. Est-ce l'effet du totalitarisme intellectuel ? Les historiens ont-ils délaissé la vérité ? Et dans ce cas au profit de quoi, de qui ? Non, il faut revenir à la réalité : les historiens, comme tout un chacun, sont sensibles à tout ce qui touche à leur vie professionnelle, leur promotion, leur carrière. Ils ne vont pas prendre des risques en se prononçant sur un sujet que toutes les machines médiatiques observent avec un silence éloquent. L'histoire est la discipline la plus nationale, la plus conservatrice et donc la plus conformiste au service du prince. Peu d'historiens sont sortis jusqu'à présent de leurs rangs pour s'opposer aux dérives du climat ambiant, et celui qui brave les convenances du milieu est banni à vie. Hier, Jean Chesneaux a dénoncé le milieu, son archaïsme, ses pratiques [3], il s'est retrouvé marginalisé par ses pairs qui forment la machine institutionnalisée; aujourd'hui Annie Lacroix-Riz qui découvre une France ou plutôt que ses dirigeants de l'entre-deux-guerres (banquiers, industriels, politiques...) ont tout préparé pour collaborer avec le régime nazi, devient la brebis galeuse pour ses collègues qui forment le cortège officiel se pavanant dans différents lieux de reconnaissance entre soi (instances universitaires, éditions, publications, colloques...). La France vaincue sans une moindre bataille, cela ne mérite pas réflexion, questionnement ? Peu importe, sa thèse sort de l'histoire officielle, du lieu commun pour ne pas dire du dogme, même si les travaux d'Annie Lacroix-Riz sont solidement étayés par des Archives (Archives nationales, Archives des RG, Archives du MAE, etc.) ; la communauté des historiens officiels sort l'arme de l'ostracisme pour la marginaliser, la neutraliser. De son temps Balzac n'a t-il pas dit : "Il y a deux histoires : l'histoire officielle, menteuse, puis l'histoire secrète, où se trouvent les véritables causes des évènements."

On se retrouve ainsi dans une société infirme, malade dans laquelle c'est la peur et l'égoïsme le plus détestable, le conformisme, la soumission et la paresse d'esprit qui dominent.

Par cette attitude de démission, écrivains soumis aux caprices du prince et petit monde des historiens filent doux devant les injonctions du temps, se moulent dans une conformité déshonorante, se dérobent à leur travail d'investigation. Est-ce une nouveauté ?

Le milieu peut toujours objecter que le 11 septembre n'est pas un sujet d'histoire car c'est du terrorisme mais dans ce cas il ne donne pas beaucoup d'explications sur son "terrorisme", un "terrorisme fabriqué" [4] qui a débouché sur les guerres. Et la guerre ne relève-t-elle pas de la discipline ou c'est l'affaire des militaires ? Hélas, on doit faire le constat désopilant qu'ici et ailleurs l'histoire se fait la plupart du temps sans les historiens qui n'arrivent que quand elle est bien rangée dans les tiroirs, quand le rideau est tombé, et dans le cas où elle préoccupe encore certains, les morts se comptent déjà par milliers, par centaines de milliers, par millions grâce à la bénédiction du silence total du moment. L'histoire qui nous sera servie dans quelques décennies aura-t-elle encore un sens ? Quoi qu'il en soit on trouvera sans doute beaucoup d'historiens à ce moment-là pour expliquer les tenants et aboutissants de l'événement, d'autres s'en feront une spécialité et ainsi de suite.

N'empêche ! Le 11 septembre a fait son entrée dans le manuel d'histoire à l'usage des lycéens (Terminale, série L - ES) au chapitre "Comment s'organise le monde depuis 1991 ?" de la première partie intitulée "Le Monde de 1945 à nos jours". Les auteurs du manuel, historiens de formation laissent entendre que les attentats du 11 septembre sont l'oeuvre du terrorisme versus islamisme, une photo des deux Tours Jumelles en feu illustre le chapitre dont le chapô est sans équivoque : "Avec l'effondrement de l'URSS, les États-Unis font figure de seule superpuissance. Pourtant, les attentats du 11 septembre contre le World Trade Center et le Pentagone aux États-Unis, ont révélé que les menaces, qui émergeaient dès les années 1970 ont franchi un nouveau stade : islamisme, prolifération des armes nucléaires et chimiques, terrorisme..."[5] Quand on regarde la date d'édition de ce manuel, 2004, on peut accorder la mention "circonstances atténuantes" du fait qu'à cette date aucun ouvrage sur le 11 septembre n'était encore publié à part celui de Thierry Meyssan mis à mal par tous.

photo
Les braves professeurs d'histoire et dont certains syndicalistes de surcroît, qui sont chargés de transmettre ces connaissances à leurs élèves sont-ils occupés par cette question ? À notre connaissance le 11 septembre n'a jamais retenu l'attention des syndicats qui continuent à faire le distinguo entre le politique et le social en se cantonnant au secteur des luttes contre les conditions de travail, les suppressions d'emploi, etc. Ils continuent à donner des coups d'épée dans l'eau pour montrer leur utilité. Comme d'hab ! La paresse d'esprit fait que les programmes d'enseignement se font sans ceux qui sont chargés de véhiculer, répercuter les connaissances. Avons-nous vu les syndicats se battre contre un programme quelconque ? À cet égard, le 11 septembre est révélateur de l'état d'esprit du public accoutumé à accepter ce qu'on lui présente, à consommer ce qu'on dispose sur les rayons de super-marché, à lire ce qu'on écrit dans les journaux et magazines divers qui, faut-il le rappeler, appartiennent au grand capital.

Dans cette marée d'indifférence et de soumission, il y a bien eu un professeur d'histoire [6] qui a osé devant ses élèves émettre son doute sur la version officielle (diffusée à grand coup de publicité et avec la complicité de toutes les machines médiatiques) : mal lui en a pris, c'est tout ce qu'il ne fallait pas dire ! L'inspection académique lui a remonté les bretelles, assorti d'une menace d'exclusion. On en est là... mais il n'y a aucun complot ! Ce sont ceux qui doutent, qui montrent et qui disent que le roi est nu, qui sont accusés de complotistes, de conspirationnistes avec bien entendu, un glissement sémantique bien pratique pour créer de la confusion dans la tête de ceux qui cherchent à connaître la vérité.

En attendant, ce sont les autres, ceux qui n'ont aucune prétention ni vocation à devenir des historiens qui se sont mis au travail à la place des historiens officiels. Et ceux qui se sont lancés à corps perdu dans cette aventure de part le monde en essayant de trouver des éléments du puzzle puis de les y replacer sont de véritables historiens du temps présent. On leur reprochera sans doute leur inexpérience, leur formation inappropriée, etc., mais on attend toujours des bonnes volontés parmi ceux qui les critiquent de se lancer dans cette recherche de vérité camouflée par de multitudes apparences dont certaines servent de diversion.

Ce puzzle est loin d'être terminé mais on sait déjà que la version officielle qui attribue les auteurs de l'attentat aux terroristes islamistes liés à Al Qaïda [7] est dépourvue de tout fondement à l'épreuve des faits. Qui sont les vrais auteurs et commanditaires de cette attaque immonde ? On ne va quand même pas accuser les "conspirationnistes" de ne pas pouvoir fournir les preuves de la vérité ! Ces preuves sont à chercher du côté de l'Administration états-unienne, puisque c'est elle qui a tout fait pour empêcher quiconque d'enquêter sur le 11 septembre. Une pétition qui a été lancée depuis des années pour réclamer l'ouverture d'une nouvelle enquête indépendante et internationale attend toujours l'approbation de l'Administration états-unienne. Même le groupe humain qui a perdu le plus de victimes dans ces attentats, pour ne pas dire les pompiers de New York, a été écarté dans le recueil des témoignages par la Commission d'enquête officielle dirigée par les hommes de l'Administration Bush-fils. Et tout le monde sait maintenant ce que ces braves gens ont entendu comme détonations lors de leurs interventions. Ils ont des choses à dire, c'est justement le problème, c'est pourquoi la Commission d'enquête les a écartés. Les pompiers étaient sur place juste après que les deux Tours Jumelles fussent percutées par les deux avions : ils ont vu les incendies démarrer dans les deux tours et pensaient pouvoir les maîtriser d'après leur expérience. Mais leur bravoure a été mise à mal par les explosions venues d'abord de la base puis de toutes parts. Un témoigne très gênant ! Plusieurs centaines de pompiers new-yorkais ont été victimes de ce crime impuni car ils pensaient qu'il s'agissait d'un simple incendie provoqué par les deux avions qui ont percuté les deux tours. Cette "erreur" de perception, cette confiance dans leur expérience leur a été fatale.

Presque dix ans se sont écoulés depuis cette date fondatrice du XXIe siècle, l'Administration états-unienne semble toujours trop occupée par d'autres enjeux du présent pour faire toute la lumière sur ces attaques. En attendant ce sont toujours des citoyens qui apportent pièce après pièce pour reconstituer l'événement. Des langues se délient. Bien entendu plusieurs hypothèses prennent forme sans qu'aucune n'apporte encore la vérité totale, cependant nous nous acheminons vers ce but aussi éloigné soit-il. Néanmoins un risque existe : le jour où toute la vérité sera connue elle risque de tomber dans l'oreille des sourds car entre temps, d'autres événements plus dramatiques et dévastateurs tels que les guerres renverraient le 11 septembre au rayon des curisosités historiques.




Notes :

[1]. Il s'agit de :
[2]. Il s'agit des Éditions Demi-Lune qui ont sorti simultanément la traduction de 5 ouvrages d'auteurs anglophones dont la liste détaillée est l'adresse suivante : ouvrages

[3]. Le cas de Jean Chesneaux est révélateur de cette situation. Voir : Jean Chesneaux, Du passé faisons table rase ?, Maspéro (petite collection), 1976, 191 p.

[4]. Voir l'ouvrage de Webster G. Tarpley, La Terreur fabriquée, Made in USA, Éd. Demi-Lune, Collection "Résistances", Paris, sept 2006, 539 p.

[5].Histoire, Terminale séries L - ES, sous la direction de Guillaume Bourel & Marielle Chevallier, Hatier, 2004, p. 128.

[6]. Ce professeur souhaite garder son anonymat, ce que nous respectons.

[7]. Rappelons brièvement aussi qu'Al Qaïda n'est rien d'autres qu'une création de la CIA dans les années 1980 quand les États-Unis voulaient attirer l'URSS dans leur piège en Afghanistan.



Sommaire de la rubrique
Haut de page