Comptes rendus divers

Comptes rendus divers

Du jeudi 12 au vendredi 13 décembre 1996, s'est tenu à Hanoi au siège du Centre national des sciences sociales et humaines, le colloque intitulé Villages et espaces villageois vietnamiens : quelques résultats préliminaires. Il s'agit de la première étape de concrétisation du projet « Village » lancé en 1995 par l'EFEO dans une perspective de coopération franco-vietnamienne.

Si les colloques en France ou en Europe rassemblent en général un nombre d'auditeurs bien supérieur à celui des intervenants, ici au Vietnam c'est l'inverse. Du côté vietnamien, plusieurs chercheurs ont participé à cette discussion, dont le géographe Lê Bá Thảo, l'agronome Đào Thế Tuấn, l'historien Phan Huy Lê, le spécialiste de la question agraire Nguyển Đức Nghinh, aux côtés de jeunes chercheurs. Côté français figurent Philippe Papin, représentant de l'EFEO à Hanoi, Bertrand de Harting, membre de l'EFEO, Nelly Krowolski et Nguyễn Tùng, ethnologues au CNRS, et d'autres intervenants. Le tour d'horizon des communications fait apparaître des renseignements fort intéressants sur « l'organisation de l'espace », sur « la structure foncière », sur « la différenciation de l'économie paysanne », etc. L'historien Daniel Hémery, en mission au Vietnam à cette époque, est venu assister aux travaux avant de présenter la communication de Philippe Langlet sur un « village de lettrés illustres ».

Les opinions, certes encore très timides, émises par certains chercheurs vietnamiens suite à la communication de Bertrand de Harting évoquant la réforme agraire des années 1950 au Nord Vietnam, ont suscité un intérêt certain sans que le débat pût aller à son terme. Et pour cause, cette question reste taboue.

Le directeur du Centre national des Sciences sociales et humaines Nguyễn Duy Quý, a donné une allocution de clôture en souhaitant que ce projet de recherche débouche sur une connaissance approfondie du village vietnamien actuel, avec des propositions concrètes notamment dans le domaine de l'économie dans le contexte du « renouveau ».

Malgré la richesse des communications qui, il faut le reconnaître, sont plutôt des monographies, ce colloque de « mi-parcours » fait ressortir l'absence d'un schéma directeur, sans parler d'une certaine difficulté d'ordre organisationnel du travail scientifique. Ce projet ambitieux mérite, d'après certains, d'être mieux réfléchi quant à la finalité d'une telle recherche, et mieux coordonné. Bref, la problématique générale du projet reste à définir ou à redéfinir, pour qu'il puisse rebondir. D'un autre côté, ces deux journées, et les travaux en amont, témoignent d'une possible coopération scientifique franco-vietnamienne à condition que les rôles et les responsabilités de chaque partie soient bien établis.

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